Un étrange paradoxe marque ce début de XXIe siècle : dans les sociétés occidentales avancées, les phénomènes de mémoire n’ont jamais été aussi actuels. Colonisation. Génocides. Esclavage. Déportations. Repentances. Religion. La pression sociale est telle que les Parlementaires français se croient obligés de voter des « lois mémorielles », risquant de se substituer à l’historien. Tout devient « lieux de mémoire ». On parle même de « devoir de mémoire ».
L’avènement de la mondialisation s’accompagne d’une peur de la perte des repères identitaires et provoque la redécouverte de la notion de patrimoine, connexe de celle de développement durable. Patrimoine culturel. Patrimoine artistique. Patrimoine naturel. Patrimoine scientifique.
Respect de la nature et respect de l’histoire vont ensemble dans l’imaginaire social. Les communicateurs et les publicitaires l’ont bien compris. Les collectivités locales et les entreprises aussi qui réinvestissent les friches industrielles.
Des objets de recherche ignorés jusque-là font leur entrée dans le territoire de l’historien. Quelques exemples : l’entreprise, l’image, la technologie, la frontière, la religion, le corps, la photographie, le cinéma...
C’est pour favoriser la connaissance des études sur ces thématiques en émergence que cette collection a été imaginée. Elle se décline en livres traditionnels, mais aussi en albums de prestige dotés d’une forte iconographie.
La première opération d’envergure (10 000 exemplaires) a concerné l’histoire de Peugeot à Sochaux, Des hommes, une usine, un territoire (2007), conduite par deux spécialistes qui ont travaillé en coopération avec l’entreprise sur la base d’un fonds iconographique inédit de 2 millions de clichés.
Histoire Mémoire et Patrimoine